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Sylvie Lemeunier ou la fusion de deux mondesOmbres et lumièresEspace de rêveImpressionnante pureté du noir et blancLe vent fou de la saison la plus perverse et la plus malicieuse... Première exposition

Sylvie Lemeunier ou la fusion de deux mondes

Aerospatiale Toulouse

Sylvie Lemeunier expose ses nouvelles estampes (eaux fortes à base de vernis et aquatinte, rehaussées à la pointe sèche) et ses dessins (fusain et crayon conté) deux modes d’expression qui sont pour elle intimement liés. Elle nous précise dans la préface du catalogue de cette exposition les axes de son travail actuel :

« Le rôle de la gravure est d’être la poésie de l’ombre, du noir, du contraste, combat du sombre et du clair, du dessiné et de l’illisible, du sourd et du latent, symbole de désirs contradictoires et archaïques, aspiration de la matière et du spirituel. Fusains… gravures… scintillement, fleurs de châtaigniers, constellations ou signes, écritures et arborescence… Cœur de forces virtuelles, d’énergies, d’expérience océanique, aire de l’informe, état non intégré, diffus, indéterminé, originaire d’où jaillit la forme, monde en perpétuel mouvement rempli de bruissement dans un apparent silence et une apparente immobilité; sur la feuille blanche un chaos s’organise avec ses noirs et ses blancheurs, ses repos et ses torrents, ses traces et ses rythmes. La pensée apprivoise l’œil sauvage. »

Quant à Suzanna Pejoska, à propos de cet artiste, elle écrit : « Sylvie Lemeunier s’attache à traduire dans ses gravures en noir et blanc comme dans ses dessins le velouté du mystère. Son sujet existe; le monde végétal, mais l’essentiel de sa quête, est ce qui nous fait vivre et qui est caché. Graver, dessiner est une balade dans le réel et dans l’esprit. La mise en œuvre est différente mais la finalité est la même; l’artiste tente une intériorisation du microcosme végétal et seule, face à son cuivre ou à son papier, patiemment, amoureusement, elle laisse surgir phantasmes et songes. Graver, dessiner sont deux états d’esprit et deux formes d’aventures, la recherche est cependant la même; rencontrer ce qui n’existe pas et qui fait tout le bonheur et son mystère, rendre visible l’invisible et faire rejaillir sa joie sur des tierces personnes, c’est à dire nous. »

Revue ARTS et METIERS DU LIVRE n°158

Ombres et lumières

Centre d’art contemporain de Rouen

Sylvie Lemeunier force le dessin à l’expression par les voies – apparemment – les plus simples. Le noir et blanc, la lutte du noir et du blanc, le rythme qui nait de leur opposition, de leurs jeux, lui suffisent pour écrire des fluctuations de situations. Dans la pureté du dessein, dans l’ardeur du rythme, dans ce jeu d’ombre et de lumière qui crée la vie et le mouvement, elle insuffle l’esprit naturel. Ses « herbes folles » ont la raison et jouent sur la beauté organique naturelle et pourtant révèlent quelques avatars, ne serait-ce que le travail en profondeur.

Dessinateur émérite, jouant des ombres et lumières avec une subtilité toute orientale, elle traite à l’infini avec liberté, lyrisme, de vibrantes séries de fleurs de châtaignier. Le mystère enrobe l’ouvrage, répand le parfum, fascine le regard qui se laisse saisir comme l’imprudent phalène dans la toile d’araignée.

Roger Balavoine

Espace de rêve

« L’espace du rêve, du jeu, du symbole et celui de la forêt se superposent à l’espace du dessin, à la feuille blanche, à l’ailleurs. Naissent alors des images de racines, d’herbes, de grottes, symboles de la vie et de la mort, liées au végétal et à la lumière ; celle ci nait du noir : il s’agit d ‘obscurcir jusqu’à ce qu’il reste juste ce qu’il faut de blanc pour que ce blanc devienne lumière, non pas éclairage réaliste, mais lumière diffuse, PRÉSENCE. »

Sylvie Lemeunier

Extrait du texte écrit pour le livre « Arts Plastiques des éditions Magnard réalisé par S.L’hermitte et C.Parrington », p. 4 et 15

Impressionnante pureté du noir et blanc

Exposition Armitière

Dans l’espace galerie de l’Armitière, Sylvie Lemeunier propose encres, gravures et fusains aquarellés formant un bel ensemble où la technique et l’intelligence se déploient en œuvres oniriques, plans de rêves que déclenche l’évocation d’une végétation imaginaire gorgée de lumière et d’entrelacs subtilement mystérieux. Un monde apparemment invisible pour le profane se déploie en ondes d’ombres et de flots lumineux que sculpte l’amplement et l’élan liés à des échos de sortilège : un voyage du corps et de l’esprit associé à la parfaite maîtrise de la matière où la réalité et l’informel n’ont plus guère de sens discutable.

André Ruellan pour les « Affiches de Normandie »

Le vent fou de la saison la plus perverse et la plus malicieuse…

Centre d’Art Contemporain de Rouen

Sylvie Lemeunier allie la rigueur de la gravure, la sensibilité du dessin à l’arithmétique subtil de la mère nature. Les fleurs et les branches de châtaigniers me rappelle une tradition montpelliéraine. Les jeunes filles à marier se promenaient bras dessus – bras dessous (suivies de prés par leur mère ou chaperon) sur l’esplanade jouxtant la place de la Comédie. Elles croisaient ainsi du regard et du châle les jeunes gens qui arpentaient de la même manière le même lieu en sens inverse. L’endroit était ombré de magnifiques châtaigniers. Ce rituel se déroulait au printemps au moment où les fleurs de châtaigniers chutaient malicieusement au vent fou de la saison la plus perverse et la plus malicieuse.

Malicieusement en effet, car lorsque l’on frotte entre ses doigts une fleur de châtaignier, c’est l’enivrant parfum de la semence éternelle qui trouble l’âme dispose!

Serge Perkowsky (directeur du Centre d’Art Contemporain de Rouen).

Première Exposition

Espace Galerie de l’Armitière

Appliquant avec brio la pure technique du dessin documentaire à la mine de crayon, Sylvie lemeunier se sert de cette discipline rigide pour affirmer une irréalité spirituelle par la grâce d’un style très figuratif et d’un parfait classicisme . la réalité des objets ou des paysages est telle qu’elle trouble la quiétude de l’observateur et retient irrésistiblement l’attention. Travaillant l’anatomie de ses personnages avec précision et situant leurs postures avec une grâce ambigüe, Sylvie lemeunier sait leur faire traduire souvent  un désarroi, une certaine panique, l ‘expression d’un refus qu’elle noie dans une végétation luxuriante.

Les Affiches de Normandie (1975) Exposition à l’Espace galerie de l’Armitière

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